"Je me sens plus légère grâce à la sophrologie et à la gym senior"
par Marie-Claire
« J’ai 76 ans et j’ai une polyarthrite rhumatoïde depuis 1985. Je dirais que ma maladie était plutôt sous contrôle jusqu’en 2021, date à laquelle j’ai fait une chute dans mon jardin sans vraiment savoir comment ; mon mari m’a retrouvée allongée sur le dos avec une mare de sang sous la tête. J’ai été hospitalisée pour un traumatisme crânien et une petite hémorragie cérébrale.
Suite à cela, j’ai dû arrêter le méthotrexate pendant deux semaines car la cicatrisation au niveau de ma tête ne se faisait pas. Cela m’a provoqué des poussées. Depuis, j’ai pu reprendre le méthotrexate sous forme de piqures et ça va mieux, mais les poussées reprennent à la moindre contrariété.
En décembre 2022, mon mari est décédé. C’est encore récent et j’ai du mal à faire le deuil. J’ai traversé une période où je ne me sentais vraiment pas bien et j’ai donc décidé de chercher des activités pour m’aider à traverser cette épreuve.
Je suis abonnée à la revue PolyArthrite infos et j’y avais lu que des médecins conseillent de pratiquer du yoga ou de la sophrologie pour aider à gérer la maladie. J’avais déjà pratiqué du yoga pendant 5 ou 6 ans, avec une professeure qui acceptait que j’adapte les positions à mes soucis d’articulations, par exemple en m’asseyant dos contre un mur, les jambes allongées devant moi. Mais elle a été remplacée par une personne qui exige que les exercices soient faits dans la position du lotus ou à genoux, ce qui est impossible pour moi car ça me cause trop de douleurs et j’ai donc dû arrêter il y a environ 8 ans.
Une de mes amies, qui a également perdu son compagnon un an avant moi, m’a confié qu’elle avait participé à des séances de sophrologie et que ça l’avait aidée à reprendre le dessus. Je me suis donc inscrite moi aussi à un cours de sophrologie en septembre dernier.
Les séances s’organisent autour d’exercices de respiration proches de ceux qu’on fait au yoga : on respire au niveau de l’abdomen, du thorax puis des clavicules. La sophrologue nous apprend aussi à nous faire des automassages. Dernièrement, pendant une séance, elle nous a annoncé que nous allions nous concentrer sur le sens du toucher. Nous avons dû garder les yeux fermés pendant toute l’heure et elle nous a guidés pour nous masser avec la pulpe des doigts en partant du cuir chevelu, puis les sourcils, l’arête du nez, la nuque (ce qui a été un peu compliqué pour moi car j’ai le coude gauche bloqué et des difficultés à mettre ma main derrière ma tête, mais j’ai fait comme je pouvais), puis les genoux et jusqu’aux pieds si on y arrivait. Elle a également prévu pour une prochaine séance de nous faire travailler en musique, avec de la musique classique pour nous détendre.
La sophrologie me fait beaucoup de bien. Je me sens plus légère après ces séances. Elles m’aident aussi à gérer mes douleurs, même en dehors des cours : quand j’ai mal, même dans la rue par exemple, je fais les exercices de respiration comme me l’a conseillé ma sophrologue. Ça me permet de me concentrer sur autre chose que sur ma douleur et de ne plus penser à elle, ce qui aide à la faire passer plus vite.
Ces cours me permettent aussi de mieux prendre conscience de mon corps. Avant de commencer, j’avais le côté gauche qui penchait ainsi que l’épaule gauche baissée et je marchais souvent courbée. Mais depuis que je fais de la sophrologie, je sens quand ça arrive et je me redresse. Je me tiens donc plus droite au quotidien. Ma sophrologue m’a dit qu’elle voyait une amélioration dans ma posture et moi-même je la ressens.
Les séances m’aident aussi à gérer mon anxiété et à être plus détendue au quotidien. Je refais aussi les exercices de respiration quand j’ai du mal à m’endormir. Le sommeil arrive alors plus vite, ce qui est important parce qu’on se sent forcément mieux quand on est bien reposé.
En plus de la sophrologie, je fais aussi de la gym senior en groupe depuis 7 ou 8 ans avec Siel Bleu, une association qui a des antennes partout en France et travaille notamment avec des Ehpad ou des maisons de retraite, ou encore avec la Ligue contre le cancer pour proposer de l’activité physique adaptée. Notre professeure nous fait faire des étirements, de la cardio, et des exercices d’équilibre et de coordination des membres, par exemple tendre le bras droit en avant et replier la jambe gauche à l’arrière, ce qui n’est pas si facile et demande un peu de réflexion au départ !
Ce sont toujours des mouvements adaptés à notre âge, aucun mouvement brusque ou trop fort, mais ça fait quand même travailler le corps et les muscles. Je sens que ça me fait aussi beaucoup de bien. »