Soigner mieux - Dépenser moins
Ce mois de janvier a été marqué par les discussions parlementaires pour bâtir le projet de loi de finances 2025. Efforts budgétaires, réduction des dépenses publiques, mesures d’économie sont au cœur des discussions. Et le champ de la santé n’est pas épargné puisque l’Assurance maladie devra réaliser des économies de 6,2 milliards d’euros1…
De quoi renforcer l’inquiétude des usagers du système de santé confrontés à des difficultés pour se soigner : déserts médicaux, pénuries de médicaments, hôpitaux débordés qui manquent de personnel… et une politique publique qui augmente le reste à charge et le coût de leur complémentaire santé.
Alors comment soigner mieux et dépenser moins ? Des associations de malades, réunies au sein du collectif Action Patients, ont soumis des propositions au gouvernement.
Publié le 01/02/2025
Soigner mieux et dépenser moins : Action Patients soumet aux pouvoirs publics des solutions pour avancer
Comment soigner mieux et dépenser moins ? Telle est la question que se sont posée les associations du collectif Action Patients, dont l’AFPric est membre. Fortes de l’expérience de leurs adhérents et de leur connaissance du système de santé, leurs réflexions ont abouti à plusieurs propositions, réunies dans un plaidoyer envoyé aux pouvoirs publics début janvier.
Soigner mieux et dépenser moins : des propositions qui s’articulent autour de 6 objectifs
Des propositions pour améliorer – et sauver – le système de santé auquel nous sommes si attachés ont été élaborées à partir des constats établis par les patients et de l’expertise de leurs représentants associatifs. Elles s’articulent autour de 6 objectifs :
– Chasser les rentes pour regagner des marges
– Chasser les actes inutiles et/ou non pertinents
– Résister aux militants du statu quo
– Alléger le fardeau de la maladie et des traitements
– Choisir une politique de santé publique ambitieuse, inclusive et proactive…
– Fonder la politique de santé sur l’analyse des données, nouvelles et existantes.
Développer l’accompagnement des patients : un combat majeur pour notre association
Parmi les différentes propositions, il en est une qui tient à cœur à l’AFPric depuis toujours : améliorer l’accompagnement des personnes malades. Un des moyens pour y parvenir est de développer des programmes d’éducation thérapeutique du patient (ETP) en impliquant activement des patients dans leur conception.
Pour la présidente de l’AFPric, Irène Pico-Philippe : « La place des patients dans l’animation et la coordination des programmes d’éducation thérapeutique (ETP) est légitime car ils sont au premier chef concernés : ils constituent avant tout une ressource majeure pour identifier les freins d’une plus grande implication des malades dans leur prise en charge (langage médical, mise en œuvre des savoirs et contraintes, expression des inquiétudes…) mais également un levier pour aider à dépasser ces freins parce qu’eux aussi sont passés par là ».
L’implication des patients ne doit pas se limiter à leur expérience de vie avec la maladie
Trop souvent encore, les associations de patients ne participent pas à la définition des objectifs et à l’élaboration des contenus des programmes d’ETP. Irène Pico-Philippe précise : « Elles viennent “supporter” des objectifs purement médicaux déjà définis par les équipes de soins et relayer des contenus que les soignants ont sélectionnés. Nous souhaitons être associés en amont des projets de programmes ETP afin que les objectifs légitimes des soignants s’accordent aux attentes, tout aussi légitimes, des patients pour construire des programmes satisfaisants pour tous. »
La présidente conclut : « Les malades ne doivent pas avoir seulement le rôle de témoin singulier, fort de leur vécu et du recul acquis sur la maladie et l’état de malade chronique. La reconnaissance des patients et des associations comme des partenaires à part entière, dans le domaine de l’ETP et plus généralement du système de santé, est encore à construire. »
Pour découvrir l’ensemble des propositions d’Action Patients